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francois henri galland

30 novembre 2019

Les vagues/The waves

 

L'impulsion de cette série m'a été fournie par l'exposition parisienne des oeuvres de l'artiste Raymond Pettibon. On y voyait entre autres, des vagues rapidement tracées à l'encre sur des grandes feuilles de papier. De microscopiques surfeurs perdus dans les gestes  apportaient quelques touches de couleurs. Nous étions à l'opposé du récit de Virginia Woolf "Les vagues" dont le rythme similaire au mouvement des vagues évoque le frère disparu.

L'idée de contenir un environnement, de répondre à l'immensité par la modestie, de privilégier l'intime et l'économie sont récurrents dans mon travail. J'ai grandi à Madagascar dans les années 1970-1980 et cela a évidemment un lien avec ma façon de m'emparer d'un sujet.

Une phrase rapportée occupe mes pensée : lorsqu'on est au creux de la vague il faut se redéployer. Se redéployer, est-ce changer de situation ou, et,  se recentrer ? 

Les récits de voyage occupent une place importante dans mes lectures, ceux de Nicolas Bouvier parti se redéployer sans date de retour et cette phrase volée à Victor Segalen dans "Equipée"  qui revient toujours et encore : L'imaginaire déchoit-il ou se renforce quand on le confronte au réel ? 

 

It is the parisian exhibition of the works of the artist Raymond Pettibon that gave me the momentum of the series. Among other things, you could see waves quickly drawn with ink on large sheets of paper. A few microscopic surfers lost in the artist's handiwork brought some touch of colour. It contrasted with the novel of Virginia Woolf, The waves, the rythm of which is similar to the one of waves to bring back to memories to her late brother.

Containing an environment, answering grandeur and humility, favouring intimacy and sobrietyare recurrent ideas in my approach. This way to grasp a subject has to do with my childhood spent in Madagascar in the decades 1970's and 1980's.

A sentence that I was said occupies my mind : when you are in a trough, you need to blossom again. Is blossoming to change your situation or to refocus ?

Travel writing take up an important part of my readings, among which those written by Nicolas Bouvier who went away to blossom again without any date of return and this sentence, borrowed from Victor Segalen's Equipée or venture, which keeps coming back to me. "Does imagination decline or reinforce when you confront it to the real ?"

 

 

 

Numériser 949

Numériser 948

 

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28 août 2019

La leçon de Vincent/Vincent's lesson

 

Une jeune femme sort d'un carton à dessins quatre ou cinq formats de 50*65 cm, des travaux sur papier de styles et de techniques différents.

Parmi eux figure un autoportrait de Van Gogh à la gouache, reconnaissable bien que librement interprété : plus transparent que l'original, des mèches de cheveux s'enroulent savamment autour du visage. De par le caractère appliqué on pense  davantage à Mucha.

"C'est de l'aquarelle", précise t-elle. Nous sommes au milieu des années 1990, il me semble entendre  ce mot pour la première fois.

Le professeur ne la rate  pas : de l'ensemble rien n'est bon, la palme du pire revenant au faux Vincent. Il s'acharne, la séquence se veut humiliation.

Elle bredouille, s'emmêle, conteste le second degré qu'elle considère cynique et malhonnête, convoque la recherche de savoir-faire.

Sa bonne volonté la rend suspecte et son "incapacité à s'inscrire dans une contemporanéité" lui vaut une condamnation sans appel. Et le professeur de conclure : Au moins chez Pierre et Gilles, il existe une distance dans le kitch.

Longtemps, j'ai parcouru les brocantes à m'interroger sur les oeuvres rétrogradées, sans auteur, détachées de toute histoire. Des artistes qui m'ont influencé, il y en a eu des réputés bien sûr, beaucoup, mais aussi des anonymes. Et cette rencontre.

 Il y a quelques années, j'ai représenté deux personnes de profil qui paraissaient s'adresser l'une à l'autre. Par là, j'exprimais le désir de faire évoluer une relation obsessionnelle vers l'apaisement.

Ils étaient le rappel des néons de Bruce Naumann que j'avais aimé longtemps avant. Du Naumann à l'aquarelle.

 

A young woman is taking out of a portfolio four or five 50*65 cm sheets of paper -there are productions in diverse styles and techniques.

Among them, there is a reproduction of a self-portrait by Van Gogh painted with gouache. You can recognise it although it was freely interpreted - it is more translucid than the original with locks of hair skifully winding around the face. Because of its careful style, it makes rather think of Mucha.

"It is watercolor", she explains. We were in the mid-1990's and I thought that I heard the word for the first time.

The teacher does not miss her -nothing comes out the sea, the award of hideousness going to the fake Vincent. He's harassing her and the incident is meant to be a moment of humiliation.

She's stammering, getting in a muddle and contesting the irony that she considers to be cynical and dishonest. She appeals to her search of a technique.

Her willingness makes suspicious and her "inability to be situated among her contemporaries" causes her to receive an irrevocable conviction.

The teacher eventually concludes : At least, Pierre et Gilles can take a step back in their use of kitsch.

 

I have roamed flea markets for a long time wondering about demoted and anonymous works of art standing out of any history.

Among the artists who have influenced me, some are renowned of course, many of them are, but there are also those who are anonymous, and there was that encounter.

Some years ago, I represented two side profile who seemed to speak each other. It was a means to express my desire to turn an obsessional relationship into a subsided one.

There was the remember of Bruce Nauman's lights that I loved long before. Some sort of Nauman made in watercolor.

 

 

27 août 2019

Le trou/The hole

 

 

Le chien qui marchait quelques mètres devant moi a pilé. J'ai ressenti son inquiétude. Je me suis arrêté. J'ai cherché à en comprendre la raison mais rien, les rizières restaient muettes. Il est revenu rapidement vers moi les oreilles baissées, m'a renversé et j'ai basculé dans l'eau.

Sous mes pieds rien d'autre que le vide. J'ai remué instinctivement les bras mais au fur et à mesure que je bougeais, le fond m'aspirait et à un moment, la lumière qui reculait m'est apparue lointaine.

Soudain, j'ai été projeté à deux ou trois mètres au dessus du sol. Les couleurs avaient pâli, le paysage apparaissait comme solarisé, plus lumineux. Des airs, j'apercevais mon corps flotter immobile à la surface de l'eau. J'étais mort. Non !

Immédiatement, je suis revenu dans le corps qui se noyait et j'ai remué de tous mes membres et de toutes mes forces, le ciel, l'eau et la terre. J'ai pu saisir un objet solide mais souple en craignant que sa fragilité ne le fasse céder. Ca a tenu. De la deuxième main, j'ai attrapé un autre roseau que j'ai attiré vers moi. J'ai quitté l'eau.

Cette histoire, je l'ai tue. Elle n'avait pas sa place dans une évolution qui de l'enfance à l'état de jeune adulte s'inscrivait en faux avec l'idée d'un esprit, d'un corps et d'une temporalité unique. C'est après vingt ans, lors de ces conversations déshinibées où l'on en arrive à accorder le réel à ses croyances et où l'on tente d'apprivoiser ses propres mythes, que j'ai rompu le silence. A partir de cet instant, j'ai pu penser un travail artistique.

 

Voilà pourquoi je produis des représentations. Parce que fabriquer des images,  ça sauve la vie. Voilà pourquoi mes récits partent de l'aqueux et de l'informe. Voilà pourquoi l'aquarelle, les couleurs et la lumière changeantes, les transparences. Parce qu'il n'y a pas de belle surface sans une effrayante profondeur.

Quant à l'usage des petits formats, j'observe toujours les Nymphéas de Monet avec suspiction. Parce que l'immersion n'est en aucun cas une nécessité.

 

The dog that was walking a few metres ahead of me stopped suddenly. I felt that he was worried. I stopped too. I tried to understand the reason of it but there was nothing -the rice fields remained silent. The dog came back towards me with his ears lowered, knocked me over and I toppled into the water.

Under my feet, there was nothing but emptiness. I instinctively waved my arms but I was wriggling, I was attracted to the deep bottom and then I realized that the light was more and more distant was remote.

Suddenly, I was thrown about two metres away for the ground. The colours had grown pale and the landscape seemed as if it were solarised and brighter. I could see from the airs my still body floating at the surface of the water. I had died. No... !

I came immediatly back into the body that was drowning and with all my limbs and all my strengh, I stirred the sky, the water and the ground. I was able to grasp a solid yet flexible object and feared that it was so fragile that it might break. It resisted though. With my second hand, I caught another reed that I drew towards me. I got out the water.

I kept this story quiet. There was no room for it in that sort of development which, from childhood to the first years of the adulthood, was in contradiction with the idea of my spirit and my body and their unique temporality. It was twenty years later that I broke the silence during one of those uninhibited conversations in which you come to make the reality in tune with your beliefs and you attempt to get accustomed to your own myths. from that moment on, I was able to conceive an artistic approach.

 

That is the reason why I produce representations -because making images save your life. That is the reason why my stories come out of something watery and shapeless. This is the reason why I have chosen watercolor, changing colours, altering light and transparency -because there is no such a thing as a beautiful surface deprived of a frightening sense of depth.

Regarding my use of small formats, I must admit that I always look at Monet's Water Lilies suspiciously realising that immersion is by no means a necessity.

 

 

 

 

 

24 mars 2019

Travis Scott

Numériser 843

14 janvier 2019

Retour de l'eau de rose

Numériser 764

Numériser 768

Numériser 771

Numériser 775

Numériser 779

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6 janvier 2019

... Que l'on pouvait souffrir de la beauté

Numériser 772

Numériser 773

19 mai 2018

Kaffee Bar, 26B rue de l'Ourcq, 75019 PARIS. Vernissage le 1er juin 2018, 19.00 h

 

Rue Clerc

 

-Il lui est arrivé un accident de travail et je doute que c'est en glissant d'un plongeoir.

-Qu'est ce qui te fait dire cela ?

-Mes idées galopent et mon instinct est au taquet : ça a salement merdé pour lui ce week end.

 

Café Beaubourg

 

-Pourquoi le A4 me demande Adrian ? J'hésite, cherche des yeux des directions invisibles, puis me concentre en espérant qu'il oubliera sa question. En vain.

A Mada comme dans d'autres endroits du Monde ceci dit, tu composes avec les moyens du bord, c'est à dire avec une économie du geste, des moyens, des signes etcetera... Ici, je n'ai qu'à tendre le bras pour cueillir mon papier sur l'arbre à feuilles du Monoprix de l'avenue de Flandres.

-Et l'aquarelle alors ? Je discutais avec Franck, lorsqu'il m'a dit : "j'ai quelque chose pour toi". Deux jours plus tard, il a extirpé du coffre de sa voiture un sac entier de gouaches aquarelles des années 1950. Elles n'étaient pas de la meilleure qualité, loin de là. Donc, pour laisser croire que je les avaient payées cher, j'ai travaillé par juxtapositions et par transparences... J'ai peint des désirs de corps et à ce moment, Stéphanie m'a dit : "Francois, je ne comprends pas : ces couples roses, ce n'est pas toi".

... Probablement un accident.

 

Gilles est passé à la maison pour un échange d'oeuvres. Il a sélectionné une vingtaine de formats, puis les a retirées une par une. J'ai posé les refusées sur le haut de la pile.  je les ai amenées au Kaffee Bar et ça fonctionnait, pour reprendre une terminologie désuète.

 

Kaffee Bar

 

-On l'appelle comment cette exposition ? Pas Carrot cake, quand même .... Jo a regardé la carte. Le premier mot du menu était Green juice. 

 

 Kitsune café

 

Quelque semaines plus tôt, Karim et moi étions attablés à une terrasse du Palais Royal :

-Francois, que puis-je faire pour toi ?

-Mais tu fais déjà tellement, tu montres mes oeuvres, tu n'arrêtes pas....

-Pas sur le plan artistique, d'un point de vue humain.

-Tu veux dire, pour éviter la répétition ? Le haut, le bas, plonger, remonter.... ?... La noyade.

-Oui.

-Rien... Je ne parviens pas à éviter la répétition de l'accident (J'ai baissé les yeux). Quand pars-tu à Pékin ?

 

 Rue de l'Ourcq

 

 "... Tu dois faire comme Madonna, tu comprends ? Tu dois joueeeer de la provocation et là..... Le monde sera à toi !"

 Il parle fort, on est déchirés, on se marre et il se ressert une bière dans le frigo.

Par accident.

 

 

 

26 février 2018

Cher journal

Numériser 664

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