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francois henri galland
21 novembre 2009

Power love

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Au premier étage, la vue est un peu triste ; le tour d'horizon pourrait être n'importe lequel finalement, avec ces grands immeubles mal proportionnés autour. C'est un snack : je me sers au comptoir, puis je repars avec mon panier design, mon marbré de canard et mes coquillettes au jus de truffe. Dès que je laisse trainer je ne sais quoi (le panier, une assiette vide, le sachet en craft du pain), un membre du personnel saute dessus pour le ramasser ; aussi, je perds mes yeux dans le lointain pour ne pas avoir à remercier à chaque instant.

 

Tout en réfléchissant à une affiche à faire faire par les enfants du quartier, je feuillette "Beaux arts magazine", un "Spécial Fiac". Celle-ci se déroule dans un climat "plus optimiste". Bon ; alors ? "Cheese cake à notre façon" ou "Crousti Eiffel "?

 

Ce sera Cheese cake. Le mot d'ordre du président, "Montée en puissance", s'accompagne d'un diagramme, tels ceux illustrant les cours d'une bourse qui ne parviendrait plus à s'arrêter.

 

Tu ne vois pas que tu constitues une menace pour lui, me disait Sébastien ? En effet, seule la boulimie d'E permettait de révéler le caractère anxiogène d'une ambition insatisfaite : à la recherche de la nouvelle pédale minimale apte à remplacer un Gonzalez Torres parti trop tôt, il ne perdait pas une miette de mes feedbacks, mais blêmissait lorsque j'approchais avant de me claquer une bise de princesse en exil. Mes remarques, en écaillant sa fine couche de bonté surjouée, dérangeaient ses putains d'efforts de conquête.

 

Aux Ateliers des Beaux Arts de la Ville, Boulevard du Montparnasse, une alerte incendie retentit ; le club du presque 3ème age dégouline sur le boulevard par l'escalier de secours, après avoir traversé l'atelier de modelage du rez de chaussée.

 

Au même moment, une voiture force le passage, poussant les gens et s'arrête sur le trottoir, face à l'école ; comme au cinéma. Deux hommes en sortent, demandent le Miramar avec un accent russe et partent. Les flics arrivent pour les verbaliser ; je ricane : "Ce sont des méchants !"

 

"J'ai des armes plein le coffre !" me dit l'un des types, puis "Allez la bas c'est mieux pour vous" Le ton est péremptoire ; nous partons.

 

"Les russes, je les connais : dans les feuilletons de gangsters, on retrouve des corps découpés en morceaux dans les coffres", me dit Martine.

 

Suzanne nous proposant de travailler la thématique du fragment, cette année, j'angoisse à l'idée d'y répondre aussi littéralement et à mon corps défendant dans le couvercle arrière d'une voiture immatriculée 93.

 

Un vieux rentre dans le métro et s'assied à coté de moi. 75 ans, distingué, il porte un imperméable beige et  un pantalon de velours côtelé noir. Arrive un trentenaire, bébé surdimensionné en bandoulière. Le monsieur lui propose sa place. Et puis quoi encore, me dis-je ? Si le type accepte la place, c'est moi qui vais devoir laisser la mienne, puisque je suis le plus valide (fait chier : pas envie). Le jeune refuse, le vieux insiste. Non ? Non ; sourire ému d' un côté et gêné de l'autre. Le jeune papa se met à faire la manche : le gosse n'est pas la promesse d'un age d'or, c'est son outil de travail. Le monsieur chic, qui réalise le ridicule de l'excès de bons sentiments, ne lui filera même pas un centime d'euro.

 

Suzanne me disait des dessins qu'il fallait attendre trois ou quatre ans avant éventuellement, une reconduite au tri sélectif. De cette fiac d'avant la crise cru 2005 et seconde année Flay, je ne retiendrai  rien. La banque alimentaire organise une "Collecte de denrées les 23, 24 et 26 novembre. Pour les plus démunis.

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francois henri galland
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